Les sanctuaires shinto, appelés aussi Jinja en japonais et Shrine en anglais, sont les lieux de culte du shintoïsme, la plus ancienne religion japonaise.
Elle consiste en la vénération de divinités appelées kami.
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A l’entrée des sanctuaires shinto, on trouve toujours d’immenses portes appelées torii. Ensuite, vient le chôzuya où l’on doit se laver les mains (main gauche, puis main droite), puis se rincer la bouche afin de se purifier avant de prier.
Dans le sanctuaire, on trouve alors de nombreuses plaques votives, appelées ema (en forme de torii, de renards, ou autre, c’est selon le sanctuaire), où l’on peut inscrire ses vœux, ses souhaits, ses prières aux kami. On trouve toujours de petites échoppes où l’on peut acheter des amulettes pour réussir ses examens, être en sécurité dans sa voiture, avoir du bonheur dans son couple, protéger ses enfants, etc.
On peut y faire des offrandes, mais aussi faire de la divination, appelée omikuji. On secoue une grosses boîte qui nous tire au sort un numéro, lequel va nous dire si nous aurons de la chance dans la vie ou si tout sera catastrophique. Lorsque la prédiction est mauvaise, on attache le petit bout de papier pour conjurer le mauvais sort.
Pour prier, on sonne le suzu (grosse cloche), on se courbe deux fois, on tape des mains deux fois, on fait son vœu, puis on se courbe une dernière fois.
Beaucoup de ces traditions se retrouvent dans les temples bouddhistes, sachant que les deux religions ne sont pas du tout exclusives et très tolérantes. Au Japon, on peut être bouddhiste et shintoïste en même temps, sans que cela ne pose de problème.
Je vais m’émerveiller devant chaque sanctuaire, chaque temple, impressionnée par leur grandeur, leur beauté, leurs statues, leurs lanternes, leurs couleurs, leurs traditions… C’est si inhabituel pour un Européen, je pense que les Japonais doivent ressentir la même chose devant la Cathédral de Strasbourg. Clairement, je ne me moquerais plus jamais de leur entrain à prendre des photos en Europe, parce que, honnêtement j’ai fait de même au Japon… Bref, revenons-en à nos sanctuaires:
Le Meiji-Jingu Shrine à Tokyo, Shibuya
Le Meiji-Jingu se situe au cœur d’une forêt en plein Tokyo, juste à coté du Yoyogi Park. La balade est très agréable, très apaisante (lorsqu’il n’y a pas de flots de touristes bruyants). Ce sanctuaire est dédié aux âmes divines de l’Empereur Meiji, décédé en 1912, ainsi que de sa femme Shoken décédée en 1914. Il s’agit du plus grand lieu de culte shintoïste du Japon.
Le jardin (la forêt dont je parle pluys haut) a été créé par l’Empereur lui même avec pas moins de 10 000 arbres importés de tout le Japon. Le temple fut évidemment détruit pendant la Seconde Guerre Mondiale, mais reconstruit à l’identique en 1958. Il faut savoir que l’Empereur Meiji règnait pendant l’ère Meiji (1868-1912 – on lui donna son nom du coup, c’est plus simple) qui a été en quelques sortes l’ère du Japon moderne, où toutes les iles se sont unifiées, les privilèges abolis et les frontières ouvertes.
Y ALLER:
Meiji-Jingu, Yoyogi Park, Tokyo, Yamanote Line, station Harajuku
Le Togakushi Jinja Shrine, Parc national de Joshin’etsukogen, Préfécture de Nagano
Ce sanctuaire se situe au milieu du parc national, en pleine montagne, au milieu de la forêt. Un sentier de 2 km au milieu d’arbres gigantesques permet de s’y rendre. C’est tout simplement époustouflant. Mes poumons de récente non-fumeuse ont un peu galéré à suivre Noriko et sa famille jusqu’au sanctuaire, mais finalement j’y suis arrivée (essoufflée comme c’est pas permis) à temps pour contempler les nuages engouffrés dans les montagnes au dessus du sanctuaire…
Ce santuaire a une histoire tout à fait charmante. Dans la mythologie Japonaise, la déesse du soleil s’était cachée dans une grotte sur l’île de Kyushu, apportant nuit et ténèbres sur notre monde. Dans le but de la faire sortir, d’autres divinités firent des spectacles de danse devant la grotte afin de l’interpeller. Lorsqu’elle sortit, les autres divinités jetèrent la porte en pierre de la cave très très loin pour la déesse ne puisse plus se cacher. Evidemment, la porte atterrit ici, à l’endroit même où est édifié le sanctuaire, Togakushi signifiant ‘porte de cachette’. Le sanctuaire est ainsi dédié à ces divinités qui ont permis de ramener soleil et chaleur dans notre monde.
Y ALLER :
Togakushi-Jinja, Togakushi, Nagano Prefecture, Possibilité de rejoindre le temple en bus depuis Nagano.
Le Fushimi Inari Taisha Shrine, Kyoto
Le Fushimi Inari Taisha Shrine de Kyoto est sans doute l’un des sanctuaires les plus célèbres au monde. Il célèbre les divinités de l’agriculture, et plus précisément Inari, le kami des céréales et du commerce. Ceci explique les différents renards présents dans le sanctuaire, les kitsune, qui sont ses messagers. Ces statues de renards portent la plupart du temps des clés dans la bouche.
Le Fushimi Inari est célèbre pour ses milliers de torii rouges qui s’élèvent sur la montagne, au milieu de la forêt. La balade au cœur des torii est irréelle, notamment grâce au contraste entre le rouge des torii et le vert de la forêt dense. Je partage ce moment avec Celia et Jaime, rencontrées à l’auberge de jeunesse et nous montons jusqu’au sommet pour avoir une vue imprenable sur la ville.
Y ALLER:
Fushimi Inari Taisha, Kyoto, JR Kyoto Line, station Inari ou Keihan Main Line, station Fushimi Inari.
Visiter les temples Bouddhistes et Shinto du Japon est une partie indispensable à toute aventure japonaise. Sachant que les deux religions cohabitent pacifiquement est quelque chose d’à la fois étonnant et inspirant. L’adage dit que ‘les Japonais sont nés Shinto et meurent Bouddhistes’. Ce n’est pas qu’une phrase en l’air, puisque les Japonais vénèrent avec la même ferveur les kami ou Bouddha.
J’ai adoré cette immersion dans la religion japonaise. J’ai aimé à la fois l’architecture incroyable et les rituels traditionnels comme l’Omikuji et les les Ema. Mettre le pied dans un temple au Japon c’est un peu plonger dans la culture et la tradition Asiatique, avec toute la beauté qui va avec.
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J’espère que tes voeux se réaliseront! Gros bisous
Merci poulette ❤
Encore de belles photos et de belles découvertes! Moi j’ai surtout étudié le sanctuaire kiyomizu-dera, (il rentrait dans la composition du plan de table pour le,mariage de ma soeur!) Avec la Légende qui dit que si tu arrives à relier les deux pierres avec les yeux bandés tu trouveras l’amour ou un truc dans le genre! Je suis tres friande de ses légendes japonaises!
Alors tu as noté tes voeux sur les “ema”?? 🙂
merci encore pour ce bel article!
Oui la légende c’est exactement ça! Du coup c’était peuplé d’ados en quête du grand amour haha!
J’ai pas testé les ’ema’ il fallait acheter les plaques assez cher. Je me suis contentée de prier et taper dans mes mains pour attirer les kamis sur mon sort
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