FUCKED UP THAMES



En ce mercredi matin, je quitte le Tatahi Lodge, mes merveilleux collègues et mon Italien, quelques larmes au coin des yeux, pour la ville de Thames, dans le sud-ouest du Coromandel. J’ai dans l’idée de randonner les Pinnacles depuis Thames avant de partir vers le Northland pour un HelpX à Paihia.

(Read me in English, baby!)

Thames, ville délaissée

Debbie, la propriétaire du Tatahi Lodge, me confie son sentiment sur la ville, qu’elle trouve « weird », bizarre, puis me dépose au Gateway Backpackers avant de reprendre la route pour Auckland. Je fais connaissance avec le gentil propriétaire, Greg, ainsi qu’avec le russe muet qui partage ma chambre. Excepté ces deux personnes, et une gourmande croisée succinctement dans la cuisine, je suis toute seule ici. Le sentiment est étrange, entre le « enfin seule » et « où sont mes amis ?! »

Gateway Backpackers
Gateway Backpackers

C’est là que Greg m’apprend que pour aller aux Pinnacles, la navette n’est pas automatique. Il faut être deux minimum, sinon c’est 70$. Ok. Donc tout mon programme s’écroule. Personne dans ce backpackers à qui demander de m’accompagner, j’ai plus qu’à prier qu’un autre baroudeur en carton ait envie de faire cette randonnée dans les deux jours à venir. Je poste des annonces désespérées sur des groupes facebook comme « Backpacking New Zealand ». Au même moment, je reçois un mail de mon hôte helpX à Paihia : il n’a plus besoin de moi. Je me sens plus seule que jamais, tout mon plan d’après Hahei se désagrège au fur et à mesure. L’équipe du Tatahi me manque, ma famille me manque, et j’aimerais serrer Cynthia Kaiser dans mes bras et lui raconter à quel point je me sens perdue, là tout de suite, dans ce trou paumé de Thames, qui sent la crise et l’ennui.

Je m’enfile tout un paquet de TimTams pour compenser ma frustration, lorsque je reçois un message d’une certaine Anaïs. Il s’avère que je l’ai déjà rencontré, la veille de mon départ de Hahei, à la Purangi Winery. Elle voyage dans le Coromandel et voudrait aussi faire les Pinnacles (ALLELUIA). J’apprendrais par la suite que mon Italian Lover lui a soufflé l’idée des Pinnacles lorsqu’elle lui a demandé ce qu’il y avait à faire dans le Coromandel (Nouvelle Zélande, terre de coïncidences et de « serendipity »).

Ainsi, c’est décidé, vendredi ce sera Pinnacles. Et comme Anaïs a une voiture, fuck la navette trop chère. Je peux enfin me détendre et profiter de la ville le lendemain en attendant l’arrivée d’Anaïs dans la soirée.

Le sentiment de solitude ne me quitte pas par contre lorsque je me lèverais ce jeudi matin. C’est mon premier moment vraiment « down » depuis que j’ai quitté Strasbourg. Je me cache dans une « bird hutt », une cabane dédiée à l’observation des oiseaux, et j’écris ce que j’ai sur le cœur dans le travelbook que m’a offert Helen, cette pétillante anglaise que j’ai hébergé en couchsurfing à Strasbourg. Je respire un grand coup, je mets la musique dans mes oreilles, j’essaie de reprendre mes esprits en empruntant le walkway le long de la mer. Je tombe tour à tour sur un terrain de cricket, une petite gare, des mangroves, des usines, des champs… A la fin de mon grand tour de la ville, je m’arrête au café The Wharf, profiter d’un délicieux bagel au saumon. Sur mon chemin pour la Library où je comptais profiter de l’internet gratuit, je passe devant la piscine municipale… Well, ni une ni deux, je farfouille dans mon backpack à la recherche de mon maillot et de mes lunettes pour aller brasser des longueurs. Mine de rien, je n’ai pas mis les pieds dans une piscine depuis presque deux mois, et j’avais oublié à quel point j’adorais nager et comme cela pouvait me détendre.

Le chemin le long de la mer

Je rentre au backpackers juste à temps pour accueillir Anaïs, et nous partons en recherche d’un dîner en ville, pour faire connaissance. Il faut savoir qu’en Nouvelle Zélande, après la nuit tombée, les rues deviennent désertes, toutes les enseignes ferment leurs portes, et une ville comme Thames prend très vite des allures de ville morte, de « ghost town ». Il est même pas 20h, et nous croisons déjà 2 bourrés sévères… Le troisième nous fera même cadeau de se toucher tout en nous parlant et oh surprise, voilà que je sors ma bite comme si de rien n’était. Nous fuyons, mi effrayées, mi mortes de rire, et trouvons finalement un restaurant indien ouvert pour notre dîner.


Le reste de la soirée au backpacker sera tout aussi épique, entre la découverte d’une télé réalité kiwi affligeante et l’essai raté de regarder le Seigneur des Anneaux en CASSETTE VIDEO. Oui oui. AVEC UN MAGNETOSCOPE.

Bref, Thames, entre les moments down et les gens bizarres, tu m’as tuée.

Gandalf en VHS
Gandalf en VHS

Y ALLER:

Gateway Backpackers (BBH), 209 Mackay Street,Thames.



FUCKED UP THAMES
Tagged on:                                     

3 thoughts on “FUCKED UP THAMES

  • 6 September 2015 at 7 h 06 min
    Permalink

    Bon, j’avoue que là, même moi j’aurais bien voulu te faire un câlin, parce que c’était vraiment un moment “ohlala” 🙂
    Et pourquoi l’expérience Seigneur des Anneaux était ratée ?

    Reply
    • 10 September 2015 at 19 h 09 min
      Permalink

      Parce que la VHS était vraiment pourri(t)e!
      De la neige, l’image qui saute, devoir rembobiner… On a vite abandonné!

      Reply
  • Pingback:Le jour des (non) Pinnacles – Take a Walk on the Wild Side

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.