Pourquoi tu devrais parler aux inconnus

CARNETS DE VÉLO : L’ALSACE DU NORD AU SUD 3/4

CARNETS DE VÉLO : L’ALSACE DU NORD AU SUD 3/4

Finalement, ma nuit a été très reposante. Le lit de l’hôtel était confortablement divin, et les réceptionnistes ce matin m’ont transmises leur bonne humeur grâce à leurs encouragements. Elles semblaient vraiment admiratives de mon épopée, et il est bon parfois de se rappeler pourquoi on a enfourché son vélo pour parcourir l’Alsace (parce que 1. pourquoi pas ? et parce que 2. J’ai quand même vachement envie de faire quelques trucs un peu fous dans la vie avant de crever). J’ai profité du grand buffet du petit déjeuner pour m’empiffrer et glisser quelques encas dans mes poches pour le déjeuner. Je me sens plus sereine ce matin pour reprendre la route.

CARNETS DE VÉLO : L’ALSACE DU NORD AU SUD 2/4

CARNETS DE VÉLO : L’ALSACE DU NORD AU SUD 2/4

Après un bon petit déjeuner avec Christel à base de cake aux pépites de chocolat laissé par Valentin, je reprends la route ! Je repasse dans mon ancien quartier du Neudorf, un peu nostalgique, mais avec cette impression étrange de ne plus y appartenir complètement. Après tout, le quartier a bien changé, s’est un peu embourgeoisé aussi. Le familier se mêle à présent à l’étranger. En est-il ainsi de tous les endroits que nous avons chéris ? Les filtres du passé ne se superposent plus tout à fait sur les paysages actuels, on joue le jeu des 7 différences, avec un semblant d’excitation, mais un peu de nostalgie aussi, non ? Que reste-t-il de la mémoire lorsque l’architecture change ?

CARNETS DE VÉLO – L’ALSACE DU NORD AU SUD 1/4

CARNETS DE VÉLO – L’ALSACE DU NORD AU SUD 1/4

L’année dernière, fin septembre 2019, j’ai entrepris de faire le tour de ma région natale, l’Alsace, à vélo pendant une semaine. J’ai commencé mon périple à Wissembourg, à l’extrême nord de la région, et j’ai pédalé vers le sud jusqu’à Bâle, en Suisse. J’ai fait environ 400km au total, emprunté trois pistes cyclables Eurovélo différentes, traversé deux frontières (en Allemagne et en Suisse) et je me suis prélassée dans les bains à bulles de trois spas différents (parce que pourquoi pas ?) et évidemment j’ai connu plusieurs types de conditions climatiques qui font pas trop rêver lorsqu’on voyage en deux-roues.

POURQUOI TU DEVRAIS PARLER AUX INCONNUS #6 – LE WORLD INN

POURQUOI TU DEVRAIS PARLER AUX INCONNUS #6 – LE WORLD INN

Un peu comme une famille, on prenait soin les uns des autres. On cuisinait ensemble après le travail. Emma m’aidait à séparer le blanc des jaunes pour la mousse au chocolat. Vincent m’aidait à acheter des billets de train à la machine du Family Mart où tout est écrit en Chinois. J’allais nager avec Emma à Notre Plage. Je dormais avec Vincent au 7/11 de Luye pour aller voir les montgolfières.

POURQUOI TU DEVRAIS PARLER AUX INCONNUS #5 – C’ETAIT NOTRE PLAGE

POURQUOI TU DEVRAIS PARLER AUX INCONNUS #5 – C’ETAIT NOTRE PLAGE

J’me rappellerais toujours de la première fois où elle m’a emmenée à notre plage. C’était sa plage à elle d’abord, le spot qu’Emma avait choisi pour aller nager presque tous les jours, rencontrant des pêcheurs sur son chemin. Je la suivais alors qu’elle fonçait sur son vélo, essayant de mémoriser chaque rue et chaque virage, et je me suis retrouvée un peu perplexe en arrivant. C’était pas une plage de sable. C’était une plage de rochers, de galets, avec pas mal de déchets en plus. Mais c’était extraordinaire d’avoir la chance d’aller nager dans l’Océan tous les jours. Ouais, c’est comme ça que je me sentais dans les vagues : chanceuse.

POURQUOI TU DEVRAIS PARLER AUX INCONNUS #4 – GENEROSITE TAIWANAISE

POURQUOI TU DEVRAIS PARLER AUX INCONNUS #4 – GENEROSITE TAIWANAISE

Le soir, dans le lit de Vita, je me sens comme une adolescente avec ce requin géant en peluche que je serre jalousement. On parle d’amour et d’amoureux, avant de s’endormir comme des bébés. On dirait bien que la question amoureuse ne s’éclaircit pas passé la trentaine. Elle m’apprend les échecs Chinois, je lui apprends le Français. Sa mère s’exclame en continue « Je suis contente ! » alors que je galère toujours avec les quatre tons de la langue chinoise. Ouais, clairement je faisais partie de la famille Lung.