EN EUROPE

CARNETS DE VÉLO : L’ALSACE DU NORD AU SUD 4/4

CARNETS DE VÉLO : L’ALSACE DU NORD AU SUD 4/4

Et puis, ça y est ! Je suis aux Trois Frontières, à la frontière entre la France, l’Allemagne et la Suisse ! Je suis trop épuisée pour aller explorer Bâle, alors je me pose au parc au bord du Rhin, côté Allemand pour faire une sieste. Il suffit de traverser le fameux Pont des Trois Frontières au-dessus du Rhin pour changer de pays. C’est ce qui m’a toujours plu dans ma région natale, cette proximité avec les frontières, d’autres pays, d’autres cultures, d’autres langues, d’autres spécialités culinaires. A force de vivre en Alsace, il m’est arrivé de ne pas vraiment mesurer ma chance. C’était normal pour moi de prendre le bus de Strasbourg à Kehl pour aller faire mes courses, acheter mes cigarettes ou manger des glaces. C’était normal, enfant, que nous allions visiter le zoo de Bâle et passer des journées entières dans les piscines du Bade-Wurtemberg. Il n’y avait rien de plus normal pour moi, mes amis, ma famille, de passer plusieurs journées d’été à s’éclater comme des fous au parc d’attraction Europa Park, en Allemagne. Quand j’en parlais à mes amis Japonais, Néo-Zélandais, Taïwanais, ça les fascinait toujours un peu, cette facilité avec laquelle je pouvais passer d’une frontière à l’autre. Pour les insulaires, il faudra toujours des bateaux, des avions, des voyages pour changer de pays. Depuis que je suis rentrée, je vois un peu plus ces passages de frontières comme des chances extraordinaires, et je compte bien en profiter au maximum.

CARNETS DE VÉLO : L’ALSACE DU NORD AU SUD 3/4

CARNETS DE VÉLO : L’ALSACE DU NORD AU SUD 3/4

Finalement, ma nuit a été très reposante. Le lit de l’hôtel était confortablement divin, et les réceptionnistes ce matin m’ont transmises leur bonne humeur grâce à leurs encouragements. Elles semblaient vraiment admiratives de mon épopée, et il est bon parfois de se rappeler pourquoi on a enfourché son vélo pour parcourir l’Alsace (parce que 1. pourquoi pas ? et parce que 2. J’ai quand même vachement envie de faire quelques trucs un peu fous dans la vie avant de crever). J’ai profité du grand buffet du petit déjeuner pour m’empiffrer et glisser quelques encas dans mes poches pour le déjeuner. Je me sens plus sereine ce matin pour reprendre la route.

CARNETS DE VÉLO : L’ALSACE DU NORD AU SUD 2/4

CARNETS DE VÉLO : L’ALSACE DU NORD AU SUD 2/4

Après un bon petit déjeuner avec Christel à base de cake aux pépites de chocolat laissé par Valentin, je reprends la route ! Je repasse dans mon ancien quartier du Neudorf, un peu nostalgique, mais avec cette impression étrange de ne plus y appartenir complètement. Après tout, le quartier a bien changé, s’est un peu embourgeoisé aussi. Le familier se mêle à présent à l’étranger. En est-il ainsi de tous les endroits que nous avons chéris ? Les filtres du passé ne se superposent plus tout à fait sur les paysages actuels, on joue le jeu des 7 différences, avec un semblant d’excitation, mais un peu de nostalgie aussi, non ? Que reste-t-il de la mémoire lorsque l’architecture change ?

CARNETS DE VÉLO – L’ALSACE DU NORD AU SUD 1/4

CARNETS DE VÉLO – L’ALSACE DU NORD AU SUD 1/4

L’année dernière, fin septembre 2019, j’ai entrepris de faire le tour de ma région natale, l’Alsace, à vélo pendant une semaine. J’ai commencé mon périple à Wissembourg, à l’extrême nord de la région, et j’ai pédalé vers le sud jusqu’à Bâle, en Suisse. J’ai fait environ 400km au total, emprunté trois pistes cyclables Eurovélo différentes, traversé deux frontières (en Allemagne et en Suisse) et je me suis prélassée dans les bains à bulles de trois spas différents (parce que pourquoi pas ?) et évidemment j’ai connu plusieurs types de conditions climatiques qui font pas trop rêver lorsqu’on voyage en deux-roues.

LETTRE À MA VILLE, MULHOUSE

LETTRE À MA VILLE, MULHOUSE

Juste après le confinement, les boîtes aux lettres Mulhousiennes ont été envahies de lettres d’Abd Al Malik, en partenariat avec la Filature, salle de spectacle phare de la ville. Dans cette lettre, le célèbre chanteur/rappeur/poète/écrivain qui a grandi à Strasbourg, nous enjoignait à écrire, nous aussi, des lettres. Des lettres à Mulhouse, pour lui raconter notre confinement, puisque Mulhouse a été l’épicentre de l’épidémie de Covid-19 en France en Février dernier. Tout le monde ici connait quelqu’un qui a été infecté, hospitalisé, voire qui est décédé… Tout le monde ici connait quelqu’un en première ligne, personnel soignant, caissie.res, agent.es de transports.
Tout le monde ici a connu la peur.