Windy Welly – Derniers jours sur l’île du Nord

C’est un lundi midi que je quitte la Prison de Napier et sa joyeuse équipe. Le cœur lourd et apeuré, je me fais conduire par Selena jusqu’à Levin. 3 heures de route. Arrivée à Levin, l’Italian Lover m’attend. Avec des fleurs. On passera quelques jours à Levin, chez son amie Menny qui m’accueillera les bras ouverts dans sa maison. L’occasion pour nous de travailler quelques heures dans la ferme de myrtilles de Garreth, histoire de gagner un peu d’argent avant d’aller à Wellington.

Waterfront

Quelque chose cloche. Je le sens dans mes tripes. Est-ce le temps pluvieux de Levin, cette ville assoupie ? Est-ce la nostalgie de la Prison, de Napier, d’Anaïs et de l’équipe ? Je serais pas en train de flipper à mort des fois ? Maintenant que je suis enfin là. Avec lui. Le fait d’imaginer que dorénavant nous allons voyager ensemble me donne des envies de fuite. Je ravale mes peurs, j’essaie de les faire taire. C’est peine perdue.

On s’enfuit à Wellington comme des voleurs, afin de laisser Levin, la pluie et mes angoisses derrière nous. On s’installe au Rosemere Backpackers sur Mc Donald Crescent et les beautés de Windy Welly s’offrent à nous… On se balade sur le Waterfront, on va manger japonais, on va danser sur du jazz manouche au Bodega…

Je ne sais pas à quel point je peux me livrer ici. Je veux dire, jusqu’à quel point je suis supposée vous raconter mon voyage, ma vie ? Quelles sont les limites ?

Toujours est-il que j’ai rompu avec l’Italian Lover. Et qu’à la minute où je l’ai décidé, je me suis sentie soulagée, libérée. How fucked up is that ? Qu’est-ce qui me fait si peur ? Une chose est sûre, j’ai du pain sur la planche pour me réparer. Le genre de boulot qu’il vaut mieux que je fasse toute seule. Ou en tous cas j’essaie de m’en convaincre. On passe une journée entière à en discuter, en re-discuter… Et deux jours à se dire au revoir. Parce que mine de rien, Alessio c’est quand même une de mes personnes préférées en Nouvelle Zélande. C’est son nom que j’ai inscrit sur les formulaires de « Personne à prévenir en cas d’urgence ». On a cette connexion improbable. On arrive à se comprendre, profondément, alors qu’on parle même pas la même langue. Etre dans ses bras, c’est comme être à la maison. C’est chaleureux, doux, et à chaque fois le soulagement de le retrouver est immense. Parfois, je me dis que si le concept d’âme sœur existe, ce mec serait sûrement la mienne. J’ai détesté lui dire au-revoir. Je me suis détestée de ne pas être capable de tomber amoureuse de lui. Je me déteste de flipper comme ça. Alessio, mi dispiace.

Waterfront

Mais revenons à nôtre Welly Windy.

Wellington est donc comme vous le savez tous (n’est-ce pas ?), la capitale de la Nouvelle Zélande. Ca se remarque par quelques bâtiments officiels comme le Parlement (en forme de ruche d’abeille), et quelques bâtiments anciens datant des premiers colons, mais sinon Wellington est plutôt une ville à taille humaine, loin de la cacophonie et du gigantisme de certaines capitales européennes.

Le premier jour, on profite du soleil et de la chaleur pour prendre le Cable Car rouge pétant, qui nous emmène de Lambton Quay à Kelburn Park. Ce Cable Car fut inauguré en 1902 et c’est le seul funiculaire historique encore en fonction dans toute la Nouvelle Zélande. Evidemment, le wagon a été remplacé depuis et les tunnels se sont modernisés pour nous envoyer des lumières pleins les yeux. La montée est plutôt courte, 5 ou 10 minutes, mais l’attraction en vaut la peine, déjà parce que j’adore les transports en commun en général, et puis celui-là nous emmène directement aux Botanic Gardens !

Cable Car

Ces jardins-là sont IMMENSES. Entre le jardin de Camélias, la roseraie, le jardin Australien, le jardin de Ferns, on est aux anges. Le temps est avec nous, il fait soleil, on peut se prélasser dans l’herbe et respirer le doux parfum des fleurs. Les Botanic Gardens sont assurément le coin où il fait bon passer son samedi après-midi ensoleillé.

Looking and listening for the sea, Paul Dibble
Jardin du souvenir de la WW1
Dans la serre

Mais l’attraction principale de Wellington c’est son musée : le Te Papa Tongarewa Museum (qui signifie en maori « Le lieu des trésors de cette Terre »). Et quelle boîte à trésors ! 6 étages, entrée gratuite. Ce qui veut dire que j’y suis allée faire un tour presque tous les jours. Et c’est le meilleur conseil que je puisse donner, le Te Papa vaut vraiment le coup d’être découvert petit à petit, en prenant son temps. J’ai presque visité l’intégralité du musée comme ça, sans me sentir abrutie par le trop plein d’infos.

Entrée du Te Papa Museum
Marae traditionnelle
Inside Kiwi.

Pour les expos qui m’ont le plus marquée : le 5ème étage et l’art Maori, le 4ème étage avec l’histoire kiwie et notamment une superbe Marae et l’expo sur Gallipoli au 2ème étage, mise en œuvre par la Weta (les gus qui ont fait les effets spéciaux des films de Peter Jackson. Ouais, rien que ça). Encore une fois, je suis impressionnée par le traumatisme subit par la Nouvelle Zélande pendant la guerre. Gallipoli a été une vraie boucherie, qui a marqué les esprits. Je me balade, je m’informe, je regarde. Les yeux ébahis.

Parmi les choses que je ne savais pas

Je vais passer aussi une bonne heure à la City Gallery, où une expo photo retient mon attention, de Fiona Pardington. L’entrée est gratuite, l’audio guide aussi (mon Dieu, j’adore cette ville) et j’écoute avec curiosité cette photographe parler de ses œuvres, de ses vanités, des oiseaux et de cette collection de crânes. A l’étage, une expo sur l’architecture me permet de m’asseoir et de jouer aux Lego pendant facile 30 minutes. Je me laisse happée par le jeu, je veux construire des balcons.

Fiona Pardington

Wellington est une ville où il fait bon se balader. Une ville où je pourrais presque me dire ‘OK, je peux vivre ici, travailler ici, me faire une vie ici.’ (Sauf que l’appel de la découverte est toujours plus fort) Lorsque je déménage au Worldwide Backpackers, seule, j’irais me balader tous les jours au musée, puis dans les rues, la nuit, la musique plein les oreilles, parce que c’est comme ça que j’aime explorer les villes. J’irais faire du lèche vitrine dans cette boutique de comics Graphic Comics sur Cuba Street (les mecs, engagez moi), et me faire péter le bide de nourriture indienne au Diwali Festival. Le Diwali est le festival des lumières en Inde, et il s’agit d’une célébration du printemps, la victoire du bon sur le mauvais. On le célèbre principalement avec des feux d’artifice, la lumière étant le symbole de la connaissance. Du coup, pour un dollar symbolique à payer à l’entrée, j’ai eu le droit de choisir parmi un hall entier de bouffe indienne où dépenser mon argent, puis j’ai pu assister à des démonstrations de danses indiennes qui m’ont littéralement hypnotisée… Le soir venu, les feux d’artifice étaient modeste mais pas moins jolis.

C’est aussi à Windy Welly que je retrouve avec plaisir Flo (alias Monsieur Wellington) qui va accueillir en Nouvelle Zélande son amie Aurélie, venue ici pour les vacances (bon, les amis alsaciens, c’est quand que vous venez pour les vacances me voir, hein ?). Forcément, on se retrouve autour de pâtisseries, au The Grocer Café, dans cette ancienne banque reconvertie en galerie marchande. C’est beau, c’est chic, on y passe un bon bout de temps à rire, à se raconter nos mille et une aventures. Flo, tu sais, toi aussi t’es un peu ma maison que j’aime retrouver après un long voyage. Manger du gâteau avec toi, c’est un peu comme si j’enlevais mes chaussures de marche et que j’enfilais mes chaussons.

Retrouvailles avec Flo

Alors que le temps se gâte et que le vent se lève (et c’est quelque chose le vent à Wellington, un truc supra puissant), je suis plus perdue que jamais. Je décide de quitter la ville et d’aller voir sur l’île du sud si j’y suis.

Je réserve donc ma traversée en ferry le même jour que Flo… Rendez-vous de l’autre coté pour de nouvelles aventures!

Y ALLER :

Rosemere Backpackers (BBH), 6 Macdonald Cres, Te Aro, Wellington

Worldwide Backpackers (BBH), 291 The Terrace, Te Aro, Wellington

Te Papa Museum, 55 Cable St, Wellington

City Gallery, 101 Wakefield St, Wellington

Botanic Garden, 101 Glenmore, Wellington

Cable Car & Museum, 280 Lambton Quay -> Kelburn, Wellington

Old Bank Mall & Smith the grocer Café, 233 – 237 Lambton Quay, Wellington

Bodega, 101 Ghuznee St, Wellington

Graphic Comics, 106 Cuba Mall, Te Aro, Wellington

Parliament Building (Beehive), Molesworth St, Pipitea, Wellington

Windy Welly – Derniers jours sur l’île du Nord

3 thoughts on “Windy Welly – Derniers jours sur l’île du Nord

  • Pingback:La Nouvelle Zélande – Vie Pratique pour Baroudeur/se en Carton – Take a Walk on the Wild Side

  • 11 October 2016 at 21 h 35 min
    Permalink

    Salut, je m’informe sur welli avant d’y arriver lundi premier pas de ce pvt pour moi, quelle auberge as tu préféré entre rosemarie et worldwide? merci

    Reply
    • 11 October 2016 at 22 h 49 min
      Permalink

      Bonjour Charlotte!
      J’ai préféré le Worlwide, qui était plus cosy et plus petit. Mais je ne suis en général pas fana des backpackers sur plusieurs étages avec plus de cinquante lits, ça manque d’intimité je trouve.
      Mais que ce soit l’un ou l’autre, si je me rappelle bien, ils avaient free breakfast 🙂
      Bon séjour en Nouvelle Zélande!

      Reply

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