SINGAPOUR SANS SE RUINER: BALADES HISTORIQUES ET FUTURISTES


Ce qu’il y a de bien avec Singapour, c’est que même si c’est une ville extrêmement chère, il est tout à fait possible de l’explorer et d’y passer du bon temps sans pour autant revendre ses organes au plus offrant. Car, en prime des nombreux parcs et escapades bucoliques que la ville peut offrir, se balader à Singapour permet aussi de se connecter avec l’histoire de la cité-état, et surtout d’en prendre pleins les yeux niveau architecture.

Viens, viens, je t’emmène en balade !

(Read this post in English!)


ASTUCES DU VOYAGEUR :

-La carte SIM prépayée Singtel (en vente un peu partout, et même à l’aéroport) : celle à 30S$ est un bon compromis : 14GB de data, appels et sms locaux illimités, accès gratuit à Facebook, What’sApp et Line et 90 minutes d’appel à l’étranger.
-La carte de MRT (métro) EZLink pour 12S$ aux stations de MRT, 10S$ dans les 7-Eleven. On peut la recharger par tranches de 10S$. A savoir que c’est comme au Japon, on paie le MRT selon son trajet. Du coup, le Singapore Tourist Pass peut aussi être avantageux : pour 20S$ (plus 10S$ de dépôt) on peut avoir les trajets illimités pour 3 jours. Un de ces pass combine aussi l’entrée gratuite au Chinatown Heritage Center pour 38S$ (sans dépôt cette fois). Du coup, selon ta durée de voyage à Singapour, il est possible de trouver la carte MRT qui te convient le mieux.
-Le Couchsurfing : la solution ultime pour économiser. La communauté Couchsurfing est très présente à Singapour, et les gens qui ne pourront pas t’héberger voudront te rencontrer et te faire visiter la ville.
-L’auberge de jeunesse : 20S$/nuit en moyenne. Au Green Kiwi Backpacker, les lits étaient propres, le personnel vraiment serviable et le petit déjeuner inclus délicieux.
-Les Hawker Center : ton meilleur ami pour manger ! Les Hawker Center sont comme d’immenses Food Courts mais en moins propre et pas climatisés. Du coup, la nourriture y est vraiment peu chère et les choix vertigineux. C’est le moment de tester tous types de cuisine d’Asie du Sud-Est. Prix moyen d’un plat : moins de 5S$.

LITTLE INDIA

Ce quartier date de l’époque coloniale, lorsque les Britanniques s’installèrent sur l’archipel malaysien (autour du XVIIème siècle) pour y créer un port de commerce. Les ethnies étaient ainsi séparées selon le plan de Raffles (le gouverneur). C’est de cette manière qu’est née Little India, mais aussi Chinatown ou Kampong.

Little India c’était mon lieu d’arrivée, ma base pour explorer la ville depuis le Green Kiwi Backpackers. Il s’agit du quartier le plus coloré, voire le plus animé de Singapour. Les maisons sur Buffalo Road vous embarquent dans un autre temps, dans autre pays (oui, l’Inde, évidemment). Il y a des étalages partout, de fleurs, de bouffe, de vêtements, de gadgets au milieu des maisons coloniales colorées et des temples bouddhistes et hindouistes.

Si tu as besoin de quelque chose, c’est à Little India que tu le trouveras et principalement au Mustafa Center, un magasin géant (mais vraiment géant), ouvert 24h/24 où tu trouveras de tout, du shampooing à l’adaptateur en passant par des appareils photos et du kaya. A bas prix, cela va sans dire.

Et surtout, tant qu’à être à Little India, il faut goûter la nourriture indienne, qui est DIVINE, surtout quand tu peux te goinfrer avec les mains (dorénavant, manger avec les mains sera mon nouveau hobby). Termine ton repas avec un petit lassi à la mangue, une boisson fraîche à base de yaourt et ce sera le paradis dans tes entrailles (à condition de bien supporter les épices évidemment !)

Y ALLER :

GREEN KIWI BACKPACKERS, 280 Lavender St, Singapour

BUFFALO ROAD / TAN HOUSE, 37 Kerbau Rd, Singapour

MUSTAFA CENTER, 145 Syed Alwi Rd, Singapour

KOMALA VILAS (pour un dîner indien du feu de Dieu), 76 Serangoon Rd, Singapour


KAMPONG GLAM

Kampong Glam, au sud-est de Little India, est le quartier qui hébergeait l’aristocratie malaysienne  avant l’occupation britannique. Par la suite, et suite au plan de Raffles, ce quartier fût désigné pour héberger le Sultan Malaysien Mohammed Shah, et les communautés Arabes, Malaysiennes et musulmanes en général.

C’est ici qu’on se retrouve face à face avec la Sultan Mosque, qu’on dirait toute droite sortie d’Aladdin. Oui, franchement, on est à deux doigts d’imaginer le tapis volant virevolter tout autour.

On y découvre aussi le street-art de Ernest Zacharevic, qui incorpore de vrais éléments de la vraie vie dans ses collages (un chariot ou un vélo, c’est assez surprenant). Pas loinse trouve Haji Lane, une rue toute mignonne avec des boutiques et cafés plutôt hipster. Ici, créateurs locaux, et concept stores originaux se donnent rendez-vous.

Y ALLER :

SULTAN MOSQUE, 715 North Bridge Rd, Singapour


CHINATOWN

Lorsque tu sors de la station de MRT Chinatown, t’es tout de suite plongé en plein dedans. Ca y est, t’es en Chine. Les lampions rouges fleurissent dans l’air, les étalages de gadgets et souvenirs asiatiques se succèdent.

Je m’arrête au Temple bouddhiste de la dent. Comme tous les temples bouddhistes, celui-ci contient une (sainte) relique de Bouddha. Ici, il paraît que ce serait une dent. Comme dans tous les temples bouddhistes, celle-ci est cachée dans une pagode. En fait, les reliques de Bouddha seraient éparpillées dans le monde, et chaque pagode, chaque temple en possède une. La particularité de ce temple de Singapour est musée sur le bouddhisme. En effet, un étage entier est consacré à l’histoire du bouddhisme. Ça permet de comprendre pas mal de choses et ça reste assez simplifié pour qu’on ne s’y perde pas. En vrai, c’était tout simplement passionnant. Ce temple vibrait d’une cérémonie au rez-de-chaussée, de chants qu’entonnaient les moines au centre de la salle aux 10 000 Bouddhas. Effectivement, dans ce pavillon, il y a 10 000 statuettes de Bouddha dorées, c’est impressionnant.

Sur Sago Street, il y a pléthores de boutiques, mais il n’en y a qu’une qui m’intéresse : Chop Tai Chong Kok, une pâtisserie traditionnelle chinoise ouverte depuis 1938. Je m’embarque un lot de Mooncakes à la fleur de lotus que je dévore dans le Ann Siang Hill Park. Le quartier ici est plutôt sympathique et le parc donne une vue improbable sur les buildings de la ville. En contrebas se trouvent plusieurs temples taoïstes sur Telok Ayer Street.

Y ALLER :

BUDDHA TOOTH RELIC TEMPLE, 288 S Bridge Rd, Singapour

CHOP TAI CHONG KOK, 34 Sago St, Singapour


MARINA BAY

Pour se prendre en pleine poire le Singapour futuriste, il faut se rendre dans les environs de Marina Bay. Ce quartier concentre une bonne partie des curiosités architecturales du pays, faisant penser à un terrain de jeu géant pour architectes. Ici, les buildings du futur s’inventent prenant la forme du Durian local (au Theatres by the Bay), d’une séquence ADN (Helix Bridge), d’une fleur de lotus (Art Science Museum) ou d’un paquebot géant (Marina Bay Sands). Sans parler des Gardens by the Bay juste derrière, l’attraction touristique la plus célèbre de Singapour avec sa Supertree grove, ces structures géantes en forme de super-arbres.

Dans le centre commercial de Marina Bay, on trouve une rivière où faire de la barque ainsi qu’une patinoire géante. Tout ici semble trop fou pour être vrai. Et chaque endroit est une source inépuisable de points de vue photographiques futuristes, que ce soit de l’Helix Bridge, de la baie du Merlion ou de la promenade qui longe le Art Science Museum.

Parlons-en de ce Merlion, cette statue mi-lion mi-sirène, emblème de la cité-état. Cette animal mythologique fait à présent partie de Singapour à part entière, d’ailleurs, ici on dit « vomir comme le Merlion », ce dernier crachant de la flotte en continu sur la baie. Son origine remonterait à une légende selon laquelle un prince aurait aperçu un lion sur une des îles de la baie de Singapour.

 

Y ALLER :

THEATRES BY THE BAY, 1 Esplanade Dr, Singapour

ART SCIENCE MUSEUM, 6 Bayfront Ave, Singapour

MARINA BAY SANDS, 10 Bayfront Ave, Singapour

GARDENS BY THE BAY, 18 Marina Gardens Dr, Singapour


NATIONAL MUSEUM SINGAPORE

Il y a pléthore de musées à visiter à Singapour, et grâce au pass 3 jours pour 5 musées nationaux, il est vraiment possible d’en visiter pleins à prix défiant toute concurrence.

J’ai décidé de me focaliser sur l’histoire de la cité-état au National Museum. J’y apprends énormément de choses, de la création de la cité, de la colonisation anglaise, de l’occupation japonaise lors de la Seconde Guerre Mondiale et du génocide chinois qui a suivi, puis du rattachement de Singapour à la Malaisie pour finalement proclamer son indépendance en 1965. J’y découvre les figures historiques importantes, comme Lee Kuan Yew, le premier Premier Ministre de Singapour, qui fit du pays ce qu’il est aujourd’hui. L’histoire de Singapour est complexe, étonnante. On ne peut que se montrer admiratif face à l’essor économique de la cité une fois son indépendance proclamée.

Attention toutefois à ne pas oublier que sous ses airs de cité parfaite, Singapour est une semi dictature. Il n’y a pas de liberté de la presse, la peine de mort et le châtiment corporel sont légaux, (les chewing-gums sont interdits), le service militaire et le vote sont obligatoires. L’homosexualité est interdite. Les grèves et les manifestations sont illégales, et toute contestation peut être punissable de prison. La délation est autorisée et encouragée.

C’est là que la situation interpelle. Comment un pays peut-il à la fois être si développé et pourtant bafouer certains des droits de l’Homme les plus fondamentaux ? Brenna m’explique que justement, la population singapourienne est prête à accepter de sacrifier ses droits tant que son niveau de vie reste si élevé. Comment leur en vouloir ? Le pays a un taux de criminalité qui frise le ridicule, ce doit être le pays le plus sûr de toute l’Asie (voire du monde).

Y ALLER:

NATIONAL MUSEUM SINGAPORE, 93 Stamford Road, Singapour

Coût : 10S$/ Pass 3 jours/ 5 musées nationaux : 20S$


HOW PAR VILLA

J’ai trouvé la curiosité (gratuite) à ne pas louper à Singapour : How Par Villa. Il s’agit d’une sorte de parc à thème créé par les inventeurs du fameux Baume du Tigre en 1937. Ce dernier offre une immersion colorée et improbable dans les légendes chinoises. Et c’est là que le parc prend toute sa singularité, puisque, loin d’être un vulgaire parc à thèmes pour enfants, How Par Villa ne lésine en rien sur des scènes sanglantes et terrifiantes.

L’installation des ’10 cours de l’enfer’, par exemple, met en scène les punitions reçues selon les péchés commis. On est en plein Enfer de Dante, et les détails sont plutôt… explicites. De la torture, des mutilations, et surtout des bains de sang illustrent cet étrange tableau du folklore chinois. J’ai une petite préférence pour la scie qui te transperce les yeux (qui a dit ‘sadique’ ?)

Se promener à How Par Villa, c’est se balader au cœur du kitsch et du gore. Une association pour le moins étrange. Tout est si vivement coloré cependant. Et quand il se met à flotter comme si c’était la fin du monde, l’exploration des lieux prend des airs de musée des horreurs. J’imagine sans peine des générations entières d’enfants singapouriens traumatisés par les statues de How Par Villa. Je les imagine entrer dans le parc en douce, sans l’accord de leurs parents pour se foutre les jetons.

Y ALLER:

HOW PAR VILLA, 262 Pasir Panjang Road, Singapour

Coût : Gratuit


GUIDE PRATIQUE : Pocket Singapore, Lonely Planet (en Anglais)

Mooncakes and travel guide

 

SINGAPOUR SANS SE RUINER: BALADES HISTORIQUES ET FUTURISTES
Tagged on:                                                     

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.